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Grand angle: Le règne éphémère des mandataires publics sous Tshisekedi

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L’époque où les mandats de gestionnaires des entreprises publiques étaient presqu’interminables est révolue. Sous Félix Tshisekedi, ça va vite, très vite dans les entreprises publiques.

Depuis quatre ans, les congolais sont habitués à la lecture des ordonnances présidentielles portant nomination des mandataires publics. Chaque mois ou presque, les uns partent et les autres reviennent.

Autrefois considérés comme de tout puissants, les gestionnaires des entreprises publiques transformées en sociétés commerciales, des entreprises publiques transformées en établissements publics et des entreprises publiques transformées en services publics ont été remis à leur place de serviteurs de l’État.

Avec l’avènement de Félix Tshisekedi Tshilombo à la tête du pays, la durée du mandat des mandataires publics dépasse rarement deux ans.

En effet, le mandataire public bénéficiaire de la première ordonnance présidentielle sous Félix Tshisekedi, à savoir Lucien Ekofo Bonyeme, nommé directeur général de la Société nationale d’assurances(Sonas Sa) le 30 avril 2019 détient le record de longévité à la tête d’une société commerciale. Il a passé trois ans et six mois jusqu’à son remplacement le 15 novembre 2022 par Clément Désiré Kabongo avant d’être nommé en mai 2023 au poste de directeur général de la Direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participations ( DGRAD).

Les éternels mandataires sous Kabila

Pour une petite comparaison, sa prédécesseur à la tête de la Sonas, Carole Agito, est restée en fonctions du 18 août 2009 au 15 mars 2019 entant que DG ad intérim, soit durant neuf ans et sept mois.

Pourtant, l’actuelle questeur du Sénat n’a pas trop duré à la tête d’une entreprise publique comparée à feu Deo Rugwiza Magera, recordman de longévité, qui a régné à la tête de la Direction générale des douanes et accises (DGDA) de 2005 jusqu’à sa mort intervenue le 14 mai 2020, soit pendant quinze ans.

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Toujours sous Joseph Kabila, une autre femme a trôné à la tête d’une société commerciale durant près de dix ans. Il s’agit de Agnès Mwad, Dg ad intérim de l’Institut national de sécurité sociale (INSS), aujourd’hui Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) de 2011 à 2021.

L’imprévisible Tshisekedi

De tels cas étaient légion sous Joseph Kabila. A l’époque, se rappelle un ancien baron de la kabilie aujourd’hui fervent tshisekediste, chaque faucon de la Majorité présidentielle parainnait un ou plusieurs mandataires publics et voir l’un d’entre eux être remplacé sans son accord était considéré comme un échec dans la guerre d’influence faisait rage dans l’entourage du chef de l’État.

Avec Félix Tshisekedi en revanche, la donne a changé. Ainsi que le révèle un conseiller à la présidence de la République contacté par alternance.cd, on ne peut pas aujourd’hui parler de proches collaborateurs du chef de l’État qui peuvent se prévaloir d’avoir la même influence sur lui que ne l’avait la bande à Aubin Minaku, Emmanuel Ramazani Shadary, Adolphe Lumanu, Evariste Boshab et autres Néhémie Mwilanya sur Joseph Kabila.

« Le président de la République est imprévisible. Il donne parfois l’impression d’être docile et manipulable. Mais en réalité, il a toujours son propre plan qui échappe à tous ses collaborateurs », croit savoir notre source.

Le triste record de Marcelin Bilomba

Pour en savoir plus, alternance.cd a approché un ancien mandataire public qui a passé moins d’une année à son poste.

Il affirme avoir reçu des assurances des proches du chef de l’État (ses parapluies à la présidence de la République) qu’il allait être maintenu.

« Le jour où l’ordonnance présidentielle portant nomination d’un nouveau comité de gestion a été signée, aucun d’eux n’a été au courant. Ils l’ont découverte à sa lecture sur les antennes de la RTNC comme le reste de la population », rappelle-t-il avec une certaine amertume.

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Et ce n’est pas Marcelin Bilomba qui dira le contraire, lui qui détient à ce jour le triste record du mandat le plus éphémère à la tête d’une entreprise publique transformée en société commerciale des ères Joseph Kabila et Félix Tshisekedi pour avoir passé seulement six mois aux commandes de l’ancienne Congolaise des hydrocarbures (COHYDRO) devenue Société nationale des hydrocarbures du Congo (SONAHYDROC).

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L’ancien conseiller principal au collège économique du cabinet du chef de l’Etat a payé cash son incapacité à résoudre en homme cultivé ses différends avec son PCA, l’ancien conseiller principal du chef de l’État en charge des mines et énergies, Michel Eboma.

Pour avoir trahi la confiance du président de la République, ils ont été virés en main 2023 après avoir été nommés en novembre 2022. Ils ont été remplacés par Augustin Kuba et Jean Baudouin Mayo Mambeke respectivement comme DG et PCA de la Sonahydroc.

La peur de l’IGF

Outre le caractère éphémère de leur mandat, les mandataires sous Fatshi n’ont pas assez de marges de manœuvres comme leurs collègues du régime Kabila qui, comme le reconnait un ancien directeur général d’une régie financière, « détenaient le pouvoir de décaisser n’importe quel montant n’importe quand, d’en faire ce que bon leur semblait et d’embaucher n’importe quand à n’importe quel poste ».

Explication d’un PCA en fonction: « A l’époque, on n’avait pas assez de chance d’être visité par les inspecteurs de l’Inspection générale des finances (IGF) ».

C’est dire que la patrouille financière menée par l’IGF depuis sa redynamisation a permis de contraindre des mandataires publics à une certaine gestion orthodoxe malgré eux.

Par ailleurs, force est de constater que sous Félix Tshisekedi, beaucoup de mandataires publics ne traînent pas au garage après leur remplacement. Nombreux se voient nommer ailleurs.

Robert Djanya

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