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En grande difficulté financière, Luzolo Bambi casse ses lunettes scientifiques

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L’ancien ministre de la Justice, Luzolo Bambi,  fait la Une de l’actualité judiciaire en République démocratique du Congo en ce début de semaine. Non pas parce qu’il a publié un nouvel ouvrage ou proposé une solution pour améliorer « le bémol » déploré par le chef de l’Etat au sein de  l’appareil judiciaire mais au contraire, avec une sortie médiatique des plus osées et tendancieuses dans l’affaire Bukanga Lonzo impliquant Matata Ponyo.

Dans la foulée du tollé créé par son interview  au cours de laquelle il a soutenu notamment que la Cour constitutionnelle demeure le juge compétent pour juger l’ancien premier ministre tout comme le premier ministre en fonction, des révélations accablantes sur les dessous de carte de cette prise de position ont fuité. Elles confirment ce que l’on redoutait depuis sa dernière sortie médiatique : Luzolo Bambi ne va pas bien.

De la gloire à la descente aux enfers, le sort semble s’acharner contre l’ancien conseiller spécial de l’ex-chef de l’Etat Joseph Kabila. Certes, il est professeur d’universités, mais son entourage est  affirmatif sur le fait que Luzolo Bambi ferait face à de sérieux ennuis financiers. « Il traverse une des périodes les plus sombres de sa carrière au point qu’il est prêt à se compromettre scientifiquement pour s’assurer une certaine santé financière », a révélé à ALTERNANCE.CD un de ses collègues professeurs, qui affirme avoir échangé avec lui sur ses propos dans  l’affaire Bukanga Lonzo.

Les faits

C’est dans ce contexte de « qui cherche trouve », pour reprendre ce dicton qui résume la mentalité kinoise de la débrouillardise, que Luzolo Bambi a sauté sur l’affaire Bukanga Lonzo.

En effet, d’après sa réflexion faite au sortir d’une conférence-débat tenue à l’Université protestante au Congo(UPC), l’arrêt RP001 de la Cour constitutionnelle a méconnu l’un des principes fondamentaux du droit pénal qu’est celui de la cristallisation aux termes duquel, le juge au moment des faits est celui compétent au moment des poursuites.

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Pour lui, les juges de la Cour constitutionnelle ont agi en constitutionnalistes que pénalistes alors qu’ils siégeaient comme juge pénal.

Il a affirmé le plus sérieusement du monde,  qu’il est de principe général de droit qu’une juridiction peut revenir sur sa jurisprudence et que lorsqu’il y a revirement de la jurisprudence, ceci peut avoir un effet rétroactif.

Un argumentaire intolérable, venant d’un ancien juge de la Cour constitutionnelle,  d’autant plus que d’imminents professeurs et autres universitaires ont démontré que la Cour constitutionnelle s’exprime une seule fois et que ses décisions sont exécutoires à tous les niveaux.

Ce principe, rappelle-t-on, est connu même des étudiants de première année de Licence (LMD) ou de premier graduat en Droit. Ce qui fait dire à un professeur qui avait été encadré par le professeur Luzolo Bambi que ce dernier n’a pas fait cette affirmation de manière désintéressée et par ignorance.

« C’est clair, il ne va pas bien. Après tout ce temps loin de la mangeoire, il doit certainement avoir besoin de faire un comeback. Et comme le nom de Matata Ponyo peut apporter gros dans le contexte préélectoral actuel, rien n’est à exclure », croit-t-il savoir.

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L’hypothèse du « bradage » par Luzolo Bambi de ses services pour un positionnement politique est soutenue par un cadre de l’Union sacrée de la Nation, qui affirme qu’il s’est engagé dans une démarche de séduction des adversaires politiques du candidat président de la République,  Matata Ponyo.

De là jusqu’à sacrifier sa réputation ?-Rien d’étonnant, du point de vue d’un analyste,  qui constate que l’homme a perdu  ses lunettes scientifiques depuis que sa situation sociale n’est plus ce qu’elle était quand il était aux affaires.

 Pour rappel, à travers ses arrêts RP 0001 et RC Const 1816,  rendus respectivement le 15 novembre 2021 et le 18 novembre 2022 dans l’affaire Bukanga Lonzo, la Cour constitutionnelle s’est contredite.

Dans le premier arrêt, la haute Cour s’était déclarée incompétente pour juger « un ancien premier ministre », affirmant que sa compétence ne concerne que « le premier ministre en fonction ».

Dans le deuxième arrêt, elle a opéré un revirement spectaculairement contradictoire, en se déclarant compétente après sa saisine par la Cour de cassation, qui s’est elle aussi déclarée incompétente.

Jean Pérou Kabouira

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