Opinion
Investi le 20 janvier dernier pour un nouveau mandat de cinq ans après une victoire écrasante à la présidentielle, Félix-Antoine Tshisekedi devrait, dans les jours ou semaines qui viennent, se choisir un nouveau Premier ministre.
Qui sera donc le successeur de Jean-Michel Sama Lukonde à la Primature ? La question fait le tour de tous les salons politiques. A en croire plusieurs sources, l’actuel locataire du Palais de la Nation va démarrer son second mandat à la tête de la République Démocratique du Congo (RDC) avec un nouveau nom et un nouveau visage à la Primature.
Depuis, les supputations vont dans tous les sens. Et comme d’habitude, les noms des probables primaturables circulent sous les manteaux. Jusque-là, toutes les sources affirment que le prochain Premier ministre de la RDC devrait provenir de la partie Ouest du pays. Cela signifie qu’il devrait être issu soit de l’ex-province de l’Equateur, soit de l’ex-province du Bandundu, soit du Kongo central, soit un autochtone Teke-Humbu (originaire de la ville de Kinshasa).
Certes, la nomination du Premier ministre relève du pouvoir discrétionnaire du chef de l’Etat, mais deux noms circulent avec insistance dans des salons politiques : Jean-Pierre Lihau et Daniel Mukoko Samba. Le premier est cité comme primaturable à la faveur de son appartenance à l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), le parti présidentiel qui réclame la direction du prochain gouvernement. Issu de la province de la Mongala, Jean-Pierre Lihau (dont le père Marcel Lihau fut co-fondateur de l’UDPS) était vice-Premier ministre et ministre de la Fonction publique dans le gouvernement démissionnaire de Sama Lukonde.
Le second, élu député national à Mbanza-Ngungu (province du Kongo central), est cité comme étant l’oiseau rare que pourrait avoir trouvé Félix-Antoine Tshisekedi pour conduire la prochaine équipe gouvernementale. Il a été l’un des architectes du nouveau plan de développement de Félix Tshisekedi articulés sur six principaux points.
En plus, il avait fait partie de l’équipe de campagne de Félix Tshisekedi dans la province du Kongo Central. « L’homme a toujours été dans les petits papiers du chef de l’Etat« , affirme un cadre de l’Union sacrée pour la nation.
« Avec l’ancien ministre de Budget (au sein du Gouvernement dirigé par Augustin Matata) comme Premier ministre, Félix-Antoine Tshisekedi mettrait la main sur un homme qui a toujours eu pour principe : se mettre au service de son pays », analyse un acteur politique proche du pouvoir.
Bien plus, avec la désignation de Daniel Mukoko Samba, le chef de l’Etat corrigerait une erreur politique. En effet, depuis 1960, le Kongo central est la seule qui n’a jamais vu l’un de ses fils être nommé Premier ministre. Félix Tshisekedi a là l’occasion de « corriger les erreurs du passé » comme promis dans son discours d’investiture.
A l’issue des scrutins du 20 décembre 2023, des observateurs de la scène politique ont noté, par exemple, que les Ne-Kongo, qui ont toujours voté pour l’opposition, ont cette fois-ci opté pour Félix Tshisekedi, le candidat du parti au pouvoir.
Pendant que rien n’est encore décidé sur le nom du futur Premier ministre, des officines politiques fouillent le passé pour salir Daniel Mukoko Samba. Elles rappellent notamment son passé à la tête de l’ONATRA.
Des analystes ne croient pas que le chef de l’État qui, selon certaines indiscrétions, apprécie ce professeur d’Economie, va changer sa volonté de voir son futur gouvernement être dirigé par une main experte par la seule évocation du dossier ONATRA. Les détracteurs de Daniel Mukoko Samba, qui évoquent ce dossier, n’avancent aucun élément probant qui puisse démontrer une quelconque megestion de cet économiste de renom.
Au lieu de tirer des ficelles dans l’ombre, la prière de chacun devrait être de donner au pays un Premier ministre à même d’aider le chef de l’Etat à réussir son second mandat.
Rombaut KASONGO MABIA
- Journaliste
- Analyste politique