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RDC: Vers une campagne électorale mouvementée

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En République démocratique du Congo, la campagne électorale en vue de la présidentielle du 20 décembre prochain n’a pas encore débuté, mais les hostilités sont déjà lancées entre différents candidats. Le ton est monté d’un cran particulièrement entre le chef de l’État Félix Tshisekedi, candidat à sa propre succession et Dr Denis Mukwege.

Chaque prétendant à la magistrature suprême a profité du dépôt de candidature pour donner un aperçu de son projet de société.

Ainsi, le premier pretendant à avoir déposé la candidature à la présidentielle, Matata Ponyo, s’est montré très réservé et sûr ses chances, estimant que sa gestion en tant que premier ministre de 2012 et 2016 plaide pour lui.

« Je n'ai pas beaucoup de promesses à faire parce qu'ayant été premier ministre, j'ai fait beaucoup de choses qui restent dans la mémoire des Congolais », a souligné le candidat du parti politique Leadership et gouvernance pour le développement (LGD).

De son côté, le Dr Denis Mukwege a jeté le décor d’une éventuelle contestation des résultats, en déclarant, après avoir déposé sa candidature, qu’il « espère voir des résultats qui traduisent l’expression du peuple congolais ».

Le prix Nobel de la paix a réitéré son appel « à la mobilisation de tous pour que les élections soient réellement crédibles et transparentes », contrairement, a-t-il précisé, aux cycles électoraux précédents.

La veille, Dr Denis Mukwege avait sérieusement critiqué la gestion du pays, au cours d’une conférence de presse.

Fayulu toujours dans la contestation

Adolphe Muzito, l’autre premier ministre candidat à cette élection présidentielle, a indiqué que les motivations essentielles de sa candidature sont « de libérer le Congo sur les plans tant politique, diplomatique qu’ économique et social. C’est-à-dire, engager le Congo sur la voie de sa construction, son développement de manière à ce que les congolais vivent normalement et aient des conditions nécessaires pour faire étudier leurs enfants, avoir un logement approprié, travailler dans les meilleures conditions dignes d’un être humain ».

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Pour sa part, Martin Fayulu, un des principaux candidats, a affirmé avoir déposé sa candidature pour continuer son combat de la transparence et de la vérité des urnes.

« On ne le laissera pas faire ce que Corneille Naanga a fait pour qu’il vienne l’accepter plus tard. On n’acceptera à personne de voler la victoire du peuple », a-t-il déclaré en faisant allusion à l'élection présidentielle de 2018 dont il continue à se considérer comme le vainqueur.

Ça chauffe entre Tshisekedi, Mukwege et Katumbi

Face à cette panoplie des candidats, Félix Tshisekedi sait en quoi s’en tenir et comment s’y prendre. Samedi 7 octobre, après le dépôt de sa candidature, il a taclé ses adversaires, avec à leur tête Dr Denis Mukwege et Moïse Katumbi.

Le chef de l’État a qualifié le premier de « candidat de l’étranger » et descendu le second pour sa gestion à la tête de l’ex-province du Katanga.

« La société SNCC qui était jadis un des fleurons de notre économie, avait été mise par terre. Cette société est aujourd’hui ressuscitée grâce à la bravoure de l’un des fils de l’Udps, Fabien Mutond son directeur général, qui a remis sur les rails plusieurs voitures. Aujourd’hui les Congolaises et Congolais peuvent voyager comme les voyageurs qui font les mêmes déplacements en Europe…J’ai vu ces trains, ils sont formidables, alors qu’il y a des gens qui veulent postuler comme président de la République, qui ont dirigé cette province et qui n’ont pas été capable de faire reluire cette SNCC. Au contraire, ils l’ont même tuée en créant des sociétés des transports par route. Aujourd’hui, ils se positionnent comme les sauveurs de la République», a déclaré un Félix Tshisekedi visiblement à l'attaque.

Lui répondant coup sur coup, Dr Denis Mukwege a rejeter l’allégation selon laquelle il serait un candidat fabriqué de l’étranger.

Il a rappelé qu’à la différence de « ceux qui vivent avec leur famille en Europe grâce à l’assistance sociale », il réside et travaille avec sa famille en RDC depuis plus de 40 ans.

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Ces invectives poussent Adolphe Muzito à accuser Félix Tshisekedi, Denis Mukwege et Moïse Katumbi de polluer le débat électoral.

« Je constate les limites de 3 candidats à l'élection présidentielle -Katumbi, Mukwege et Tshisekedi-. A la place du débat sur les projets de société et sur leurs politiques publiques, ils excellent dans la chamaillerie », a regretté le candidat de Nouvel Élan.

Réaction d’un analyste politique indépendant :

« A cette allure, le débat sur les programmes quinquennaux des différents candidats à la présidentielle risque d'être occulté par des polémiques peu utiles ».

Au-delà de tout, il y a lieu de redouter de tensions qui pourront donner lieu à de violences si rien ne fait pour apaiser les esprits avant le début de la campagne électorale.

RD44

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